Présentation
Aujourd’hui, je peux dire que j’ai trouvé la voie de mon accomplissement artistique et plus encore.
Ce fut un long chemin de désillusions. J’ai cherché toutes sortes de techniques, fait face à de nombreux abandons : il y avait toujours un manque, une insatisfaction, une sensation de vide et d’échec. Ainsi s’installa un manque de confiance en soi qui finit par contaminer toute ma personnalité.
Et puis par hasard, « grâce » à la pause obligatoire de 2020, j’ai découvert la peinture à l’encaustique. Cette méthode ancienne mélange de la cire d’abeille à de la résine de Damar et des pigments de couleur. Les plus vieilles œuvres connues utilisant cette technique sont des portraits funéraires sur des sarcophages, dans la région de Fayoum en Egypte.
A cet instant, il m’a pris l’envie de prolonger ce savoir-faire ancien, de tenir ce flambeau pour le tendre à d’autres afin de ne jamais laisser mourir cette flamme.
La peinture à l’encaustique est, selon moi, emplie de mystères. Chaque tableau me transforme en alchimiste : je mélange, je fonds, je fusionne, j’enflamme. Je grave des symboles qui n’appartiennent qu’à moi, j’écris des textes inintelligibles pour les autres.
Grâce à cette transformation, j’ai compris ce qui m’avait jusque-là manqué : un état particulier que l’encaustique me procure. Si je devais raconter ce ressenti, je décrirais une goutte d’or vaporeuse qui me submerge quand je peins et qui m’englobe toute entière quand je découvre mon tableau terminé. Cet art m’amène un apaisement total. Une sérénité.
Je l’ai vécu comme une renaissance.
Il est tellement épanouissant, tellement puissant de créer, de voyager, de méditer dans l’univers qu’on a soi-même conçu. De pouvoir enfin dévoiler à l’extérieur ce qui vit à l’intérieur.
C’est l’endroit de tous les possibles, où je peux apposer tous les sentiments, toutes les émotions, les rêves comme les cauchemars.
J’explore : j’incorpore d’autres matières, d’autres techniques, j’étudie leurs associations avec l’encaustique. C’est une prise de risque car ce n’est pas forcément compatible, mais il y a de très belles surprises.
Je hurle : l’exercice devient exutoire. Je gratte, je griffe, j’arrache, je brûle. Je crache mes angoisses, mes colères, mes exaltations. Je percute mes limites, je les agresse. Je sors de ma zone de confort. C’est délicieux.
Je portraitise des vies : que j’ai vu en rêve ou que j’ai imaginé en regardant des passants. Souvent mélancolique, j’invente un voyage dans leur passé.
Je flotte : tout devient cotonneux et dans cet élan de délicatesse et de douceur, je m’apaise.
La peinture m’emmène sur des montagnes russes. C’est à l’image de la vie, car on vit en changeant tous les jours au gré du temps, de la lune et du soleil, des absences ou des présences, des vides et des pleins…
Ce qui m’importe le plus, à travers mon art, c’est la dimension de liberté totale.
Cette liberté que je ne veux jamais perdre.